J'avais très hâte à cette soirée...cette soirée c'est le show de
l'école de ballet jazz de Montréal. La salle était remplie de jeunes
danseuses venues voir les professionnels et rêver à une carrière comme
la leur.
Le spectacle se divise en 3 partie, la première
d'une dizaine de minutes, la seconde d'une trentaine et la dernière et
non la moindre d'une cinquantaine de minutes.
Alors que la danse commence....
Le
rideau s'ouvre, il y a un silence lourd dans la salle...un homme est
sur scène seul, il se met à danser et la magie opère... il n'y a plus
rien qui existe! Et puis non...ELLE prend vie. Elle, c'est des jambes
parfaites avec une musculature presque surhumaine. Elle est d'une grâce et d'une
beauté tout en pointe et souplesse...
Les amants
connectent, car par la chimie et le mouvement de leurs corps c'est ce
qu'ils sont...des amants unis dans le mouvement et dans la passion. Deux
corps en parfaite symbiose avec comme seul artifice un fond noir!
C'est touchant, frais et romantique. À tour de rôle, ils entrainent leur
partenaire dans des mouvements presque irréel...le temps de fermer les
yeux et ce moment d'intimider est déjà loin! Dommage...
Nous
voila maintenant plongé en plein jeux vidéo... dans un monde virtuel
étourdissant et stimulant. L'arrière-scène animée de multimédia nous
donne un peu le tournis, nous plonge dans de magnifiques références
culturelles que peu de gens auront compris...puis les avatars entre en
scène...Moderne et épuré à la fois....provoquant, entrainant! Les corps
bougent aux rythmes des voix, des sons, des images et de la musique...ce
ne sont plus des danseurs ou des humains, ce sont des
corps-machines...musclés, parfaitement synchronisés...un pur travail
artistique! Mais voila que le jeux vidéo se termine... le réalisme
reprend le dessus dans un hymne à la jeunesse sur un fond de hip hop
contemporain..le danseur reprend le contrôle du corps...
De
nouveau le rideau s'ouvre, un silence plus profond s'installe....un
moment d'appréhension....voila...ils sont là! Hommes, femmes...on ne
sait plus. Nous les définirons donc comme des corps, c'est ce qu'ils
sont bien avant de commencer à danser...tous vêtus de pantalons et de vestons
noirs. les corps bougent dans une harmonie parfaite...
Il s'avance, se dénude, son sous-vêtement chair à peine perceptible et jette son âme dans l'abîme....tout disparait!
Moment
d'hésitation et voila que les corps nous invitent à partager leur
table...image forte...nous voila plongé en pleine tragédie grecque...un
buffet de nus ou s'accompagnent les marionnettes humaines.
La
tragédie s'éteint et laisse place à un couple nus...enfin
presque...nous avons droit à un échange sensuel, érotique...la femme
seins nus nous invite à plonger dans son histoire avec sensualité.
L'érotisme nous séduit, nous voila dans leur lit, entremêlé de ce sexe
qui les unit...beau, sensuelle et profond...un frissons parcours ma
colonne.
Clash brutal, la femme corsetée, prisonnière de
son corps se désarticule sur des rythmes "opératique"...ils
arrivent...Forts, masculins, virils...il y a quelque chose de
dérangeant...c'est ce contrôle...la femme cède au contrôle afin de
pouvoir se libérer d'elle-même.
Nous voila plongé en plein
romantisme...une femme et un ballon blanc se répondent de leurs
mouvements, les hommes s'en mêlent et le ballon s'évapore...douceurs et
compétition se mélangent rendant la scène d'une beauté unique.
Le
romantique se poursuit, elles sont là à se diriger mutuellement...les
deux se repoussent mais s'attirent et finisse dans les bras de leurs
corps à travers les draps d'une relation de dualité de femmes, mais
qu'un amour profond réconcilie.
Une demoiselle sur pointe
les chasse de ma mémoire et prend tout le prestige...magnifique, pure et
forte...la féminité à son apogée!
Mais voila que le
couple revient, l'homme et la femme si fusionnels que la guerre éclatent
sur un rythme de cris pour finalement se régler dans une étreinte si
profonde et vrai.
La comédia del'arte s'installent et une
merveille bourgeoise et loufoques nous livre une recette de pâte dans un
langage tout aussi aléatoire...l'anglais enchaîne l'italien qui lui
flirte avec le français.
Puis la guerre éclate, les
corps-soldats ne sont plus différentiables...ils se mêlent et
s'entremêlent en pas de deux ou à plusieurs...et c'est la
mort...l'abîme....le trou les aspire... pas tristement mais d'une
manière égale et posé....Le vide nous laisse en appréhension....NON!
c'est déjà fini, il ne reste que le survivant de l'abîme...
Voila
ce n'est peut-être pas la description la plus précise, mais les mots
précis ne le sont pas assez pour décrire ce bijou. Une pièce coups de cœur remplie de références culturelles et historiques, remplie d'amour
et de corps, car les danseurs sont en parfaite harmonie avec leurs
corps, ils ne forme plus qu'un...d'ailleurs on a même tendance à perdre
l'humain pour ne voir que le travail et l'esthétisme du corps.
j'espère que je vous ai donné envie de le voir, car moi j'en vibre encore!
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